Il y a des vendredis et des samedis qui sourient, par Guillaume Koch :
Vendredi 8 mai, 17.30 je suis toujours sans équipage. Ce n’était peut-être pas une si bonne idée que de se présenter directement aux inscriptions en imaginant trouver un embarquement…
Un panneau de fortune pour proposer mes services :
Je suis sympa
Je pèse 100 Kg
Je paye des coups à boire après la régate.
Je cherche mon équipage !
Et je me poste en bout de file d’attente « modification d’équipage ».
1 minute à peine après, Caroline et François (les propriétaires de Millénium) avisent ma pancarte, le coup du ciel.
Boris (leur équipier) a une intoxication alimentaire, ils envisagent d’annuler leur participation s’ils ne trouvent pas un remplaçant.
15 minutes plus tard, nous formons officiellement un équipage complet pour le TDBI 2015 !
Millenium nous attends, Wauquiez Pilot Saloon 40, il est taillé pour la croisière confortable plus que pour la régate, qu’importe car le TBI, ce n’est pas la Spi Ouest. C’est autant pour les départs à 500 sur la même ligne que pour les performances nautiques que je participe.
Pour Caroline et François c’est une première. Ils sont un peu tendus. Rendez-vous est pris pour 7.15 le lendemain avec les croissants.
Sortis en même temps que Tara, photos dans le soleil matinal, nous testons la garde-robe toute neuve. Franchement, elle a de la gueule.
9.30, la ligne est maintenant mouillée, nos 40 pieds nous positionnent tout à gauche avec les gros. Ça va être chaud. Et finalement, nous franchissons la ligne, dans le coup de canon exactement.
On passe la ligne en 1ère position, et on la garde …. 30 secondes.
Les gros nous déposent littéralement, pour un peu on aurait envie de relever l’ancre qu’on n’a jamais mouillée, mais on s’en fiche, c’est tellement beau !
La première bouée virée, Caroline sort le saucisson, et on attaque les sandwiches (saumon frais et citron s’il vous plaît) entre la sortie du chenal de la Teignouse et Le Palais pendant que Gitana revient de son grand tour volant sur ses foils, un petit choc de culture
Les Poulains, c’est encore loin mais l’ambiance du bord est top, on discute bateau, options tactiques en croisant les premiers 6.50 qui redescendent sous spi dans un train d’enfer.
On passe les poulains on abat et le bateau monte à 8 nœuds dans les risées.
François me propose une huître (il y en a 3 douzaines à bord). Là je suis scotché. J’adore ce Tour de Belle-Ile.
Au détour d’une discussion entre Les Galères et Goué Vas, j’apprends que Caroline et François habitent Buzenval (92), à 500 mètre de chez moi, que leurs petits-enfants vont dans la maternelle qui fut celle de mes filles, et que leur premier bateau s’appelait Jade, comme celui sur lequel j’ai tiré mes premiers bords. Que voulez-vous, il y a des signes qui ne trompent pas, nous étions faits pour nous rencontrer.
Et voilà, on passe la ligne, on a navigué propre, et le classement en témoignera le lendemain (36/65). Pas mal du tout pour une première. Moi, j’ai surtout fait deux rencontres formidables et enthousiasmantes. Ce TDBI 2015, c’est un cru à nul autre pareil, Merci à Caroline & François !