Josse : « Une saveur particulière »

Et de deux pour Sébastien Josse ! Vainqueur en 2011 sur Gitana 11, le skipper de Groupe Edmond de Rothschild a remis ça sur la cinquième édition, cette fois à la barre de son MOD70, Gitana 15. Une satisfaction pour « Jojo » qui a devancé Michel Desjoyeaux (Foncia) et Yann Guichard (Spindrift Racing).

Sébastien, deuxième victoire sur le Tour de Belle-Ile, une course qui vous réussit décidément bien ?
Oui, c’est vrai, le Tour de Belle-Ile, c’est le début de l’aventure avec le Groupe Edmond de Rothschild, puisque l’année dernière, c’était mon premier départ en multicoque sur une course, c’était un peu la découverte du multicoque. Aujourd’hui, on revient avec un autre bateau, avec un équipage très entraîné, cette victoire a une saveur un peu particulière parce que derrière, il y a Michel Desjoyeaux et Yann Guichard, deux virtuoses du multicoque, ça veut dire qu’on a bien bossé pendant un an, qu’on a atteint un bon niveau.

Où s’est jouée cette victoire ?
On a eu départ magnifique avec tous les bateaux. Michel Desjoyeaux a pris l’avantage très rapidement grâce à une petite option en Baie de Quiberon, puis à la moitié du parcours, on est revenus sur lui, mais on n’arrivait pas à le dépasser, parce qu’il ne nous laissait pas d’opportunités, il nous a « marqués à la culotte » jusqu’au chenal de la Teignouse. Et là, grâce à une petite option, on a réussi à faire un petit décalage et prendre l’avantage, mais ça a été très très dur jusqu’au bout. On était au contact, on a fait un virement de bord pour choisir le côté droit du plan d’eau, Michel ne nous a pas accompagnés, l’écart s’est créé à ce moment-là.

Est-ce une fierté de terminer devant Michel Desjoyeaux et Yann Guichard ?
Une fierté, je ne sais pas, mais en début d’année, on a passé deux mois au Maroc pour combler notre déficit d’expérience en

Crédit photo : Regards-Tour de Belle-Ile
Crédit photo : Regards-Tour de Belle-Ile

multicoque, donc venir sur une épreuve comme ça et arriver à tenir la cadence par rapport à Michel et Yann, ça rassure. Je suis content du travail effectué, mais ce n’est que la première course de la saison, on voit que ça se joue à rien, il y en aura d’autres où Michel sera devant, d’autres Yann, d’autres nous, il va falloir tenir la pression jusqu’au bout.

Avez-vous eu le temps de profiter du spectacle de la ligne de départ ?
Moi pas trop, parce que j’étais très concentré. Sur la ligne des multicoques, il n’y avait pas que des 70 pieds, il y avait aussi des multicoques de 20 pieds un peu au milieu, donc moi, j’étais concentré dessus pour éviter les contacts parce que ça fait du monde sur l’eau, j’étais aussi un peu la tête dans les écrans. Mais je pense que l’équipage a eu le temps de regarder ce qui se passait autour. Le parcours est assez agréable, aujourd’hui il y avait un peu de petit temps, mais c’est toujours intéressant, on passe très près de la côte, chose que je ne fais pas tous les jours, la baie de Quiberon, c’est un bel endroit, on y vient volontiers et on y reviendra volontiers !