Un an après avoir pris la troisième place, Yann Guichard a remporté le Tour de Belle-Ile 2013, bouclant les 15 milles du parcours réduit en 3h50’31’’. Une satisfaction pour le skipper du MOD70 Spindrift, heureux de l’emporter « à domicile ».
Première victoire sur le Tour de Belle-Ile, vous semblez radieux…
Oui, je suis super heureux pour tout le team qui a bien navigué, c’était notre première course de la saison et nous signons une belle victoire, ma première sur le Tour de Belle-Ile, dans des conditions difficiles parce qu’il y a eu peu de vent durant toute la course. Nous sommes ravis, mais surtout, je suis très heureux de gagner ici, parce que La Trinité-sur-Mer, c’est notre base, nous avons l’habitude de nous entraîner autour de Belle-Ile.
Dans ces conditions de petit temps, où s’est jouée la victoire ?
Il fallait être constant dès le départ. Je pense que nous avons vraiment pris un bon départ sans prendre trop de risques, au contraire de Gitana et Prince de Bretagne qui ont voulu partir bâbord, ça passait ou ça cassait, nous avons choisi une autre option. Du coup, ça nous a permis de prendre dès le départ une avance que nous avons réussi à conserver au prix d’une belle bagarre avec Gitana. Même si de temps en temps, on voyait qu’il avait un potentiel de vitesse un peu supérieur au nôtre, nous avons su rester sereins. Dans des conditions comme celles-là et avec 500 bateaux au départ, tout peut arriver. Nous avons eu entre 0 et 4 nœuds la moitié du temps, et là, plus que le bateau, ce sont les choix stratégiques et tactiques, le placement sur le plan d’eau, qui permettent de faire la différence.
N’avez-vous pas craint de perdre cette avance lorsque le vent est tombé à la Teignouse ?
C’est vrai que la situation a été compliquée. On savait qu’il fallait raser la Teignouse pour s’abriter du courant, puis virer, mais en multicoque, quand il n’y plus de vent du tout, c’est prendre trop de risques de vouloir virer, donc on n’a pas pu dans un premier temps et du coup, ils sont tous revenus, il y a même un Mach 650 qui nous est passé devant à la première marque de chenal ! Donc oui, ça s’est vraiment resserré, mais nous avons su garder notre calme, et surtout, nous avons ensuite viré au bon moment, cela nous a permis de faire la différence et après, nous sommes partis par devant quand le vent d’ouest est rentré, dans ce genre de cas, les premiers deviennent souvent de plus en plus riches.
Avez-vous eu le temps de vous retourner pour profiter du spectacle ?
Oui, le départ était magique, j’avais d’ailleurs le souvenir des précédents et j’avais dit aux gars qu’il fallait vraiment regarder. L’année dernière, nous étions partis au portant, nous avions derrière nous rideau de spis de toutes les couleurs, c’était assez fantastique. Cette année aussi, c’était génial, nous avons pris le temps de tourner la tête, car nous n’avons pas souvent l’occasion de faire des courses comme celles-là.
Le choix de réduire le parcours était-il une sage décision ?
Oui, les grands multicoques auraient été capables de faire le tour, mais il nous restait au minimum 3-4 heures, ce qui signifie 10-12 pour les petits bateaux, donc c’était une sage décision de réduire. D’ailleurs, nous les avons tous croisés au retour, certains étaient encore à la Teignouse !
Rendez-vous l’année prochaine sur votre nouveau Spindrift 2 de 40 mètres (*) ?
Oui, l’année prochaine, nous serons peut-être là sur un bateau de 40 mètres, mais il faudra nous faire une ligne de départ juste pour nous ! Si nous sommes là, nous participerons avec plaisir au Tour de Belle-Ile sur le maxi Spindrift 2.
(*) Mis à l’eau en juillet prochain, Spindrift 2 est l’ancien maxi-trimaran Banque Populaire V