Davies : « Comme le tour de l’île de Wight ! »

Sam Davies, première ! Trois semaines après avoir baptisé son monocoque Savéol à Brest, la Britannique participe cette année à son premier Tour de Belle-Ile, l’occasion pour celle qui disputera son deuxième Vendée Globe en novembre prochain, d’étrenner en course son 60 pieds Imoca. Sur une épreuve qui lui rappellera quelques souvenirs de jeunesse.

Copyright Vincent Curutchet

 

Sam, vous avez récemment baptisé Savéol à Brest, le début du sprint vers le Vendée Globe ?

Oui, normalement, c’est le dernier sprint, mais pour moi, c’est plus le début de mon programme avec le 60 pieds Savéol, la concrétisation du projet, parce que je connais à peine le bateau qui a été mis à l’eau le 15 mars. Maintenant, il est là,
sous mes yeux, je sais que je vais partir sur le Vendée, mais il y a encore du travail pour y arriver !

Savéol est l’ancien Veolia Environnement de Roland Jourdain, mis à l’eau en mai 2004, comment se sont passées les premières navigations à bord ?

Dès la mise à l’eau, on a navigué avec Bilou (Roland Jourdain) et son équipe, on n’a pas fait qu’acheter le bateau, mais aussi un transfert de savoir. Et Comme Bilou ne fait pas le Vendée Globe, il a été très disponible, j’ai navigué avec lui, avec les architectes de chez Finot-Conq, le cabinet qui a travaillé avec Bilou sur les modifications du bateau, avec Ryan Breymaier, qui a skippé le bateau sur la Barcelona World Race avec Boris (Herrmann). Dès le début, on a eu de grosses conditions, jusqu’à 30 nœuds, ça nous a permis d’envoyer un peu, ils m’ont vite montré qu’on n’avait pas grand-chose à craindre avec ce bateau. C’est un bateau beaucoup plus puissant que ne l’était mon précédent, Roxy, mais il est aussi très simple, ce qui me convient parfaitement dans le sens où c’est important de se sentir bien dans son bateau pour être performante, surtout quand on part pour trois mois en mer.

Le Tour de Belle-Ile s’annonce beaucoup plus court que le tour du monde, on imagine que pour vous, cette course est particulière dans la mesure où c’est votre toute première sur Savéol ?

Oui, c’est un événement important que je vois avant tout comme un très beau spectacle. Et c’est vrai que ce sera la première fois que le bateau sera sur une ligne de départ officielle, ça va être super d’y participer. D’autant que j’ai plein de bons souvenirs du tour de l’île de Wight, chez moi, en Angleterre, et que le Tour de Belle-Ile est le même genre de rendez-vous, avec beaucoup de bateaux et un magnifique spectacle sur l’eau. Et comme je suis un peu triste de ne pas pouvoir faire le tour de l’île Wight car ça ne colle pas avec mon programme, je suis ravie de retrouver une course en France qui a la même dimension. Même s’il faudra faire bien attention car il y aura beaucoup de bateaux sur l’eau !

Quels seront vos objectifs ?

Je ne viens pas forcément pour gagner, je ne vais pas attaquer comme une folle dès le départ, j’y vais surtout pour apprécier le spectacle de me retrouver au milieu de cette flotte, on est là avant tout pour participer à une belle fête. Et surtout, c’est une occasion rêvée pour moi de faire venir à bord des gens qui m’ont soutenue depuis l’arrivée du dernier Vendée Globe, qui ont fait beaucoup pour me mettre en contacts avec des entreprises. C’est grâce à eux que j’ai pu présenter mon dossier à pas mal d’interlocuteurs, le Tour de Belle-Ile est l’occasion de les remercier car ils me suivent et m’aident tout le temps. D’autant qu’il y a une dimension supplémentaire dans le sens où ils participent à un bel événement qui est aussi une course, ça donne beaucoup plus de cachet qu’une simple navigation, il y a du spectacle, la notion de performance aussi, c’est vraiment un événement idéal pour ça.

Avez-vous souvent fait le tour de Belle-Ile ?

Pas tant que ça ! La dernière fois, je crois que c’était lors du Mondial Class 40 à La Trinité-sur-Mer, on avait fait un tour de Belle-Ile. Sinon, en Figaro, on passe souvent d’un côté ou de l’autre de Belle-Ile, c’est souvent le cas lorsqu’on fait le trajet de Port-la-Forêt-Vendée, dans un sens ou dans l’autre. Je passe souvent très proche, je me souviens que l’année dernière, quand je suis rentrée de la Solo des Sables, je suis passée à cent mètres du sémaphore de Bangor, il était deux heures du matin, j’ai appelé, je leur ai dit : « Je vous appelle parce que je passe sous votre fenêtre, je voulais vous passer le bonjour ! » C’est une île que j’apprécie vraiment, très belle. Quand j’étais jeune, j’ai fait beaucoup de croisières avec mes parents, c’est comme ça que j’ai appris à naviguer, souvent, on passait par Belle-Ile, dans les fjords – ça ne s’appelle pas comme ça ici !-, sur la côte ouest de Belle-Ile, au milieu des rochers, je n’en garde que de très bons souvenirs.