Et les vainqueurs sont…

Le quadruplé pour Alain Gautier !

Le TOUR DE BELLE-ILE 2019 aura une nouvelle fois offert un spectacle
magnifique en baie de Quiberon ! 366 bateaux ont pris le départ samedi matin,
au large de La Trinité-sur-Mer, d’une 11 e édition remportée, moins de cinq
heures plus tard, par deux très beaux vainqueurs, le trimaran Orma Sensation
Océan d’Alain Gautier, qui s’impose pour la quatrième fois sur le Grand Tour,
et l’ETF 26 L’Occitane (Vincent Barnaud), impressionnant sur le P’tit Tour.

Comme l’année dernière, c’est dans des très petits airs, environ 3 nœuds de nord,
qu’a été donné samedi à 10h le départ de la 11 eme édition du TOUR DE BELLE-ILE,
mais sous un grand soleil et au portant, ce qui a offert un spectacle nautique de toute
beauté, avec à droite de la ligne et du bateau comité, le navire-école de la Marine
Nationale Le Lynx, les multicoques, à gauche, une impressionnante flottille de
monocoques, spis multicolores déployés.

Très vite, les premiers ont réussi à s’extirper de la Baie de Quiberon, même si,
profitant du petit temps de la première heure de course, c’est un monocoque, en
l’occurrence le Mach 45 Cartouche (Nicolas Groleau) qui a franchi devant les autres
le phare de la Teignouse. Les grands trimarans ont ensuite pris le pouvoir et
notamment un des plus fidèles du Tour de Belle-Ile, Sensation Océan (Alain
Gautier), parvenu au bout de deux heures à passer en tête la pointe des Poulains
devant Idec Sport (Francis Joyon) et Actual Leader (Yves Le Blévec). « On a réussi à
glisser avant la Teignouse, ça nous a mis dans une position plus favorable pour la
suite, parce que plus on était devant, plus on creusait, racontera après-coup Alain
Gautier. Par contre, de l’autre côté de Belle-Ile, c’était un peu l’inverse : quand on
était devant, on se faisait rattraper parce que ça mollissait. Du coup, Idec Sport, sous
gennaker, est revenu très près juste avant Kerdonis, Actual aussi. Heureusement, on
a réussi à garder le petit matelas d’avance qui nous a permis de redémarrer en
premier. »

Et de s’imposer sur ce Grand Tour de 42 milles, après 4 heures 53 minutes et 44
secondes d’une belle régate, soit la quatrième victoire (le record de l’épreuve), la
troisième consécutive pour ce trimaran Orma de 60 pieds à la riche histoire, plan
VPLP mis à l’eau en… 2002 ! « C’est sûr qu’Alain a un bateau fait pour le format du
Tour de Belle-Ile. Nous, c’est plus un bateau format tour du monde », sourira, beau
joueur, Francis Joyon une fois revenu au Môle Caradec, après avoir pris la deuxième
place, à seulement 2 minutes et 51 secondes du vainqueur, Actual Leader
complétant le podium 4 minutes et 1 seconde après Idec Sport.

Mais le premier à avoir coupé la ligne d’arrivée de ce Tour de Belle-Ile après 4
heures 34 minutes et 40 secondes – et c’est une première dans l’histoire de la course
– est un concurrent du P’tit Tour (parcours de 37 milles qui longe Belle-Ile par le sud
là où ceux du Grand Tour la contournent par le nord), à savoir l’ETF 26 (ex Easy to
Fly) L’Occitane, habituellement mené par le vainqueur de la dernière Route du Rhum
en Multi50, Armel Tripon, qui avait laissé pour l’occasion les commandes de ce
catamaran volant de 26 pieds à l’un de ses fidèles, Vincent Barnaud, accompagné
de l’expérimenté Matthieu Souben à la barre et de Matéo Lavauzelle. Portés par une
belle brise d’ouest, les trois hommes auront franchi la ligne à plus de 20 nœuds, en appui sur leur foil tribord, une des nombreuses images marquantes de ce TOUR DE
BELLE-ILE 2019.

Tout comme celle du grand sourire de Romain Attanasio, vainqueur du Prix Michel
Malinovsky, qui récompense le premier monocoque, en l’occurrence son 60 pieds
Imoca Pure, arrivé à 16h38’29, succédant ainsi à sa compagne Samantha Davies,
lauréate de ce Prix en 2018. Des sourires, il y en a eu beaucoup sur cette 11 e édition,
qui comme les dix précédentes, aura réuni dans une ambiance conviviale et autour
d’une même passion pour la voile et la régate professionnels de la course au large
sur des bêtes de course dernier cri et simples plaisanciers venus prendre du bon
temps l’espace d’une journée pas comme les autres…

Les réactions :
Alain Gautier (Sensation Océan, vainqueur du Grand Tour) : « Ce Tour de Belle-
Ile 2019 était un bon cru, même si on savait dès hier que le record serait imbattable,
parce que la météo ne serait pas favorable, mais l’important était d’arriver premier.
Ça n’a pas toujours été simple, mais l’équipage a été impeccable dans les
manœuvres, je pense qu’ils auront des courbatures demain ! Dans le petit temps, on
sait que Sensation Océan, avec ses 18 mètres de long et un mât quasiment aussi
haut que celui des Ultim, est très agile, on gagne clairement dans ce genre de
conditions. C’est le bateau parfait pour le Tour de Belle-Ile, parce qu’on a aussi couru
des éditions dans la brise et ça s’est aussi très bien passé. »

Francis Joyon (Idec Sport, 2 e du Grand Tour) : « C’était un Tour de Belle-Ile
dynamique. Moi, j’ai surtout barré, mais les garçons ont énormément manœuvré,
roulé le gennaker, déroulé le J1, empanné, viré, on a beaucoup joué avec Actual
Leader et avec le bateau d’Alain Gautier, avec des contacts assez proches. On
gardait espoir jusqu’à la fin de rattraper Alain mais c’est sûr qu’il a un bateau au
format du Tour de Belle-Ile. Nous, c’est plus un bateau format tour du monde ! Mais
c’était très sympa de régater contre Actual et Sensation Océan. »

Yves Le Blévec (Actual Leader, 3 e du Grand Tour) : « Cette première course sur
Actual Leader était intéressante, avec des conditions variées, l’équipage a beaucoup
bossé, on n’a pas ménagé notre peine. Je trouve que pour un bateau mis à l’eau il y
a cinq jours, c’était bien, on a bien marché, on a été vite, on s’est pas mal bagarrés
avec Idec Sport qui était un peu devant nous, mais jamais très loin. Jusqu’au dernier
moment, il ne fallait rien lâcher. »

Matthieu Souben (L’Occitane, vainqueur du P’tit Tour) : « C’était super sympa,
on est partis dans du vent un peu faible au début, on s’est dit qu’on allait mettre
beaucoup de temps, mais on avait la chance d’avoir un bateau plutôt rapide dans les
petits airs, et dès que le vent est rentré, on a réussi à s’extirper du paquet, à vite
arriver sur Belle-Ile et le retour s’est fait rapidement quand on a pu voler. Au final, on
met moins de cinq heures pour gagner. C’était un très beau moment, le Tour de
Belle-Ile est une super manifestation, on s’est fait plaisir, à l’année prochaine ! »

Romain Attanasio (Pure, 7 e du Grand Tour et 1 er monocoque) : « C’était une
journée magnifique, on n’a eu que du beau temps, un peu mou au départ, mais on a
quand même réussi à avoir 3-4-5 nœuds pour sortir de la Baie, après le vent est rentré, on a envoyé le spi, on a tiré des bords le long de Belle-Ile, avant de finir au
près sur un bord dans 15 nœuds de vent, le bateau à fond, c’était parfait ! Et à
l’arrivée, il y a cette victoire en monocoque, tous les titres comptent, il a fallu se
bagarrer pour l’obtenir, on est vraiment ravis. »

 

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